Yohann Benson joue à Augusta National après le Masters
Par: Adam Stanley
Le premier trou d'Augusta National est historiquement le sixième plus difficile du terrain, mais Yohann Benson, un membre de la PGA du Canada, l'a fait paraître plutôt facile lorsqu'il a vécu une expérience tout à fait unique, ce lundi, après le Masters.
Benson est un fier membre de la PGA du Canada et l’analyste de golf francophone de RDS. Son nom a été tiré au sort dans la loterie annuelle des médias, au Masters, où il a gagné une heure de départ sur le célèbre parcours.
Au premier trou (long de 365 verges à partir des tertres de départ des membres), il a utilisé son bois #1 pour frapper sa balle au-dessus de la fosse de sable située à droite de l'allée. De 71 verges, il a ensuite lobé un coup de cocheur en direction du drapeau (dont vous connaissez bien la position, c’était la même le dimanche) et sa balle s’est retrouvée dans la coupe.
Soit dit en passant, seulement cinq aigles ont été réussis sur le premier trou d'Augusta National pendant les Masters, le dernier étant celui de Retief Goosen en 2011.
« Je savais que j'avais frappé un bon coup. Je savais que ma balle était proche du trou, mais je ne pensais pas qu'elle était dedans », a déclaré Benson. « Quand je suis arrivé sur le vert et que je n'ai pas vu de balle, j'ai su qu'elle était dans le trou. C'était génial. »
Benson a ajouté trois oiselets à sa carte sur le neuf de retour, y compris au 12e trou, une normale 3, où il a frappé sa balle de départ à seulement trois pieds de la coupe. Il a terminé la journée avec un score de +2 (74).
Quoi qu’il en soit, Benson n'est pas l’un de ces journalistes qui se voient habituellement offrir cette rare occasion. Il a joué sur l'ancien circuit canadien (aujourd'hui le PGA TOUR Canada) de 2008 à 2012, a participé à l'Omnium des États-Unis à Torrey Pines en 2008 et est devenu cadet du circuit à temps plein une fois sa carrière de joueur terminée. Lorsqu'il était professionnel en titre au Club Laval-sur-le-Lac, il a été élu joueur de l'année par ses pairs de la PGA du Québec en 2019.
Il travaille maintenant au Golf Le Mirage et, l'hiver, il enseigne au Indian Springs Country Club, en Floride.
Quelles que soient les compétences de Benson, il a quand même passé une excellente journée. Comment faire autrement?
« J'ai joué dans tellement de clubs privés, parmi les plus prestigieux, mais celui-ci était un gros morceau à biffer sur ma liste de rêves. J'étais vraiment très excité », a-t-il déclaré.
Benson a expliqué que la vitesse des verts était l’élément le plus marquant d'Augusta National et il a ajouté, en riant, que les positions de départ y sont toujours parfaites lorsque l'on se trouve près des verts.
« Vous savez, lorsque vous jouez (avec vos amis) et que vous faites rouler la balle dans l'allée à la recherche d'un emplacement parfait? Vous n'avez même pas besoin de faire cela à Augusta, car chaque emplacement est parfait », a-t-il déclaré.
C'était la troisième fois que Benson couvrait le Masters pour RDS, mais sa toute première participation à la loterie des médias. Lors des Masters de 2020 et 2021, touchés par la pandémie, il n'y a pas eu de journée des médias le lundi suivant le tournoi. Cette année, deux autres Canadiens ont pu participer à l’événement : Jon McCarthy, rédacteur de golf pour Postmedia, et François-David Rouleau, journaliste sportif pour Le Journal de Montréal.
Benson a joué aux côtés d'un producteur de la chaîne de télévision officielle de l'Australie et d'un présentateur de Sky Sports en Angleterre. Bien entendu, l'instinct d'instructeur de Benson s'est manifesté au fil de la journée et il a prodigué des conseils lorsque cela était pertinent.
Après son aigle de départ, Benson a décidé de jouer sa ronde à partir des tertres du tournoi.
« Nous avons profité d’une journée exceptionnelle et j'ai essayé de les aider à jouer autant que possible, mais avec la distance entre nos tertres de départ, j'ai parfois dû marcher 100 mètres derrière eux! » a déclaré Benson. « C'était un défi amusant et les conditions météorologiques ont été absolument splendides. Une réplique du dimanche. Nous avons passé un très bon moment. »
Benson a admis que de suivre les traces des légendes du golf était un moment remarquable en soi. C’est tout de même en 2002, lorsqu’il l’a visité pour la première fois, qu’il a eu la chance de saisir pleinement toute l’envergure de ce qui rend Augusta National si particulier.
Il n'y avait pas de spectateurs cette année-là en raison de la pandémie de la COVID-19. Benson était donc arrivé tôt un matin pour parcourir le terrain et y découvrir toutes les zones historiques notoires. Il se rappelle qu'il lui avait fallu près de trois heures ce jour-là avant de croiser une autre personne. Il n'y avait aucun cordages cette année-là, s’est-il remémoré, juste de la peinture verte pour indiquer où l'on pouvait s’installer ou non.
Il a confié que cette expérience l'a aidé à se préparer pour jouer une ronde quand même honorable ce lundi, car beaucoup de ses collègues des médias québécois avaient parié sur son score – plusieurs croyaient qu'il ne pourrait pas casser le 80.
« C'est un terrain de golf exigeant. Après avoir joué à un haut niveau et avoir été cadet pendant six ans sur le circuit professionnel, je l'ai quand même frappé dans certains (mauvais) endroits », a-t-il déclaré en riant. « Mais je me concentrais pour me rendre du point A au point B et sur mon jeu. J'ai essayé d'aider mes partenaires de jeu à lire le terrain et à sélectionner leurs bâtons. Nous avons réellement passé un moment inoubliable. »
Benson doit maintenant mettre de côté sa liste de rêves à accomplir pour se remettre au travail. L’an dernier, il avait dépensé plus de 4 000 $ à la boutique de souvenirs, a-t-il raconté en souriant, mais c'est parce qu'il conduisait. Cette année, il a pris l'avion et n'avait de place que pour quelques marqueurs de balle.
« Je ne peux pas rapporter autant de bagages que l'année dernière et, au lieu de prendre l'avion d'Atlanta le lundi, je pars d'Augusta le mardi », a souligné Benson avec un sourire complice. « Je retourne maintenant enseigner au Indian Springs Country Club à Boyton, en Floride. »